« Alors que la contribution du vélo à la protection de l’environnement et à la santé publique fait consensus, le vélo reste un mode de transport encore trop peu attractif pour tout un chacun. Beaucoup d’entre nous souhaiterions se passer de la voiture plus souvent. Une partie de plus en plus grande des français ressent un profond désir pour la douceur du vélo, son calme, sa promesse de bien-être. Il appartient donc au législateur non pas de forcer le changement de pratiques, mais de l’accompagner par des mesures simples mais d’envergure. Les mesures que propose l’Alliance pour le Vélo peuvent être discutées dans les détails, en particulier sur la liberté laissée aux collectivités, je m’inscris cependant totalement dans les ambitions qu’elle exprime:
- Pour la possibilité de choisir le vélo. Seul un choc d’offre sur le système vélo complet (réseau cyclable, intermodalité, stationnement,…) permettra d’ouvrir la possibilité de l’usage du vélo à tous, en toute liberté de choix, par l’attractivité. Ce choc d’offre permettra de créer une réelle et crédible alternative à la voiture individuelle en ville, tandis que des demi-solutions n’auront d’autre effet que de mordre sur l’espace routier sans report modal significatif, aboutissant à plus de contraintes pour les automobilistes, et in fine une opposition entre légitimes utilisateurs des deux modes. De plus, seul ce report modal significatif sera susceptible de justifier de l’amorçage d’un fléchage des budgets du routier vers le cyclable sans alourdir à terme la charge du contribuable. Il faut être volontariste, la demi-mesure est vouée à l’échec.
- Pour l’intermodalité et le choix laissé entre le vélo et les autres modes de transport: voiture individuelle, transports en communs. Le choix du vélo doit être désiré et non subi, il doit être une option qui s’articule avec les autres modes, en tout premier lieu les transports en commun qui doivent être massivement développés eux aussi. C’est seulement en ne dégradant aucune des solutions, que non seulement le vélo pourra être choisi avec enthousiasme par tous, même ceux qui ne l’envisagent pas encore, mais aussi qu’une même personne pourra choisir le mode qui lui convient le mieux selon le jour. Qu’on veuille transporter ses courses dans son coffre, qu’on préfère prendre le bus un jour de pluie, ou qu’on désire prendre son vélo le lundi, chaque mode doit être entièrement disponible sans l’être au détriment des autres. L’offre précède la demande: avec un réseau de transports en commun complet et un réseau vélo complet, l’emprise routière en ville peut être rediscutée.
- Pour faire du vélo un levier de la réindustrialisation. Chez Reconquête, nous militons pour la réindustrialisation, parce qu’elle est source d’emplois et de redynamisation des territoires. La filière vélo s’y inscrit pleinement, et est source d’emplois partout. Notre industrie dans tous les transports est aussi un des atouts du pays, et les uns ne doivent pas être opposés aux autres, surtout dans le contexte des défis techniques et financiers posés par la transition vers l’électrique. Je souhaite que les français puissent continuer à jouir de tous les moyens disponibles.
Enfin, le vélo n’est évidemment pas qu’un moyen de transport. Nous aspirons à retrouver la vie de proximité que le vélo reflète. La filière vélo s’inscrit pleinement dans l’objectif d’un apaisement du cadre de vie dont les français ont besoin. De plus, à l’instar du plus beau tour cycliste du monde, le vélo est un merveilleux outil de valorisation de la beauté de nos paysages et de notre patrimoine architectural.»